L'interface urbain / rural des grandes métropoles
L'espace des métropoles, dans le passé récent, a été particulièrement sollicité sur ses franges par la périurbanisation et les implantations d'équipements, provoquant une fragmentation du territoire agricole et sa fragilisation.
A cet égard il parait tout autant nécessaire de renouveler la pensée périurbaine en interrogeant le modèle de la ville compacte que de faciliter le fonctionnements de l'activité agricole et d'élargir, dans la couronne urbaine, la palette des projets possibles pour garder des espaces ouverts, souvent privés, qui remplissent des rôles d'intérêt collectif.
A l'échelle de la métropole, ces espaces ruraux au contact de l'urbanisation ne font pas partie de la palette des urbanistes dans la construction des rôles structurant la force d'expansion de la ville. Ils ont des rôles de production en priorité agricole et d'activités économiques dérivées, et peuvent fournir des biocarburants, de la biomasse. Ils sont aussi un territoire des circulations, et l'urbanisation peut y être maîtrisée, les implantations d'emplois et de logistique resserrés. Trop souvent considérés hors la ville, ces espaces aspirent à la reconnaissance de leur fonction, voire à jouer de nouveaux rôles. Face au changement climatique on leur demande désormais de protéger les zones humides et de conserver les eaux de surfaces, d'enrayer la perte de biodiversité, de relier les réservoirs de biodiversité par des corridors, de viser à un équilibrage du bilan carbone du territoire départemental. Ils ont enfin la fonction, dans l'aménagement de la ville, de rendre des services en terme de loisirs et d'être garants de l'entretien du paysage, et plus globalement de l'identité métropolitaine,...
Pour y aboutir, c'est une réflexion sous de nombreux angles et à plusieurs échelles qu'il est nécessaire de renouveler afin d'inventer les bases d'un équilibre ville/campagne dans le contexte du XXIème siècle : réchauffement climatique, enjeux énergétiques, nouvelle gouvernance, pénurie alimentaire. C'est aussi en renforçant la gouvernance et les partenariats, comme cela se dessine déjà, que l'on peut y arriver. De nombreux exemples en France et à l'étranger témoignent du rôle accru que peuvent jouer ces espaces au niveau économique, urbain, écologique et paysager.
L'atelier d'été 2010 propose ainsi de décentrer le regard des urbanistes :
reconsidérer le rôle et la forme des espaces qui absorbent le développement urbain en les associant pleinement à la vision d'avenir d'une métropole durable.
équipe
Pilotes : Christophe Bayle et Ann Carol Werquin, urbanistes.
Assistante : Véronique Valenzuela